du 25 fevrier au 4 mars 2013 : Charleston, Caroline du Sud

Lundi 25 fevrier

Retour de la pluie aujourd’hui sur le Skidaway Island State Park, a Savannah, Georgie. On a regarde les previsions meteo pour les prochains jours, ce n’est pas bon pour aujourd’hui ni demain. Il semblerait meme que l’on aura de forts orages cette nuit en Caroline du Sud.

Au moment de notre depart, nous nous arretons au bureau des Rangers montrer le cahier des enfants et recuperer leur badge.

Allez en route. On reprend dans un premier temps la direction de Savannah par la Truman Parkway, bien pratique. Initialement, je voulais traverser le grand pont sur la 17. Je prend Bay St mais je ne peux que nous voir passer sous le grand pont. Tant pis, je poursuis, tourne plus loin a droite sur la 21 et rejoint l’autoroute 95 vers le nord.

Quelques miles plus loin, nous traversons la Riviere Savannah, nous sommes en Caroline du Sud. Les essuie-glaces n’en tournent pas moins sur la suite de notre trajet.

Je ferai une premiere halte essence. Les prix ont augmente pas mal ces dernieres semaines, le prix du barril a grimpe et selon les Etats les taxes ne sont pas les meme non plus. Le budget essence a grimpe sensiblement. Le prix de 3,78 dollars le gallon de Regular sans plomb 87 ( 3,78 l soit un dollars le litre tout de meme, a combien le litre en euro actuellement ?) ne me semble pas ici optimale surtout que les rangers ce matin nous disaient que les prix devraient etre meilleurs en Caroline du Sud qu’en Georgie. La semaine passee j’avais trouve en Georgie du 3,60 dolars le gallon. Les prix d’une station a l’autre peuvent-etre tres differents, selon les enseignes, mais aussi peut-etre selon la partg d’Ethanol comprise dans l’essence (parfois jusque 10 % ). Je limite a 50 dollars en attendant mieux. J’ai egalement besoin de gaz liquide propane. Ce gaz nous sert pour le frigo quand on n’est pas sur l’electricite, notre gaz pour cuisiner et ce que nous utilisons tres peu le chauffage, car nous avions des le premier jour acheter un chauffage electrique pour utiliser l’electricite du camping et non pas notre gaz.

On retrouve plus haut la route 17 que nous devons recuperer en direction de Charleston. Je trouverai une bien meilleure proposition au niveau tarif essence a 3,58 dollars le gallon. Allez, rebelote pour 127 dollars d’essence. J’aurai depense quelques 177 dollars d’essence aujourd’hui. Pas mal. Nous arrivons bientôt au camping. Il est a peine 14 heures.

Apres Beverly Hills, en Floride en janvier, nous sommes aujourd’hui sur la commune de Hollywood, en Caroline du Sud. En arrivant, j’apercois une bombone de gaz a l’entree. Nous remplissons le formulaire d’accueil et demande si je peux remplir mon reservoir (ce n’est pas une bouteille) de propone ici. Ce sera pour plus tard car le monsieur qui pourrait s’en occuper n’est pas la pour l’instant. Nous devons partir faire des courses un peu plus tard, nous pourrons le faire a ce moment-la. Nous nous installons. On dejeune. La vaisselle faite, les enfants reprennent le travail.

Nous reprenons la route pour l’entree du camping vers 17 h 30 seulement. A l’entree, un camping car immatricule a Washington. J’apercois par la fenetre des enfants. Le monsieur est en train de s’enregistrer a l’interieur. La dame de l’accueil lui demande d’epeler son nom. Sur ces quelques lettres, je me dis que cet accent n’est pas tres americain. Ce sont des Français. Ils sont partis de Mayenne et sont arrives avec leurs enfants il y a 15 jours pour un voyage de 6 mois aux Etats-Unis. On m’appelle pour mon gaz. On va remplir 9 gallons et j’en aurai pour quelques 30 dollars. C’est la troisieme fois que l’on remplit ce reservoir tout de meme depuis notre depart. Avec Martina nous avons l’idee d’inviter la famille a diner. Bon ok, 8 dans notre camping car, car il n’est pas question d’organiser quelque chose dehors ce soir, cela va faire un peu serre, mais ce sera comme on dit « a la bonne franquette ». On repasse par le camping les  inviter. On part tout de suite apres a la recherche du supermarche le plus proche. Initialement partis chercher un Walmart, nous stopperons a un Publix. On est de retour vers 18 h 50 au camping. Tout le monde est de la preparation du diner. Un guacamole  pour l’aperitif, pizza en plat principal, un peu de fromage (camembert et boursin) et gateau ou tarte en dessert. Et bien sur du vin pour accompagner.

Nos invites arrivent vers 19 h 30, une bouteille de vin blanc avec eux. On a notre aperitif.  Ils connaissent déjà les Etats-Unis. La maman de Gael, le papa, habite aux Etats-Unis, ils connaissent notamment  le sud, Texas et la Nouvelle Orleans pour y etre venus il y a 12 ans. Avant de recuperer leur camping car, ils ont passe quelques jours a New York et ont beaucoup aime. Nous y serons a partir du 18 avril pour une semaine. Ils sont de Mayenne et sont enseignants, la maman en Musique au College et Gael en Sport. Pour conserver leur poste et dans leur ecole, ils ont choisi une formule que les enseignants peuvent choisir depuis quelques annees, a savoir le mi-temps annualise. Pendant six mois on travaille a plein temps et les 6 mois restant on peut etre absent.  Belle opportunite de voyager avec ses enfants la aussi.

Ils ne fonctionnent pas avec l’ecole de leurs enfants de 10 et 12 ans comme nous le faisons avec le CNED. Ils font travailler les enfants selon un calendrier plus leger et il n’y a pas de contrôle continu, je crois comprendre que les enfants devront avoir un contrôle de connaissances a realiser au retour pour voir s’ils passeront ou non a la classe superieure. Mais le retour doit se situer en plein été alors, pour le contrôle, je ne sais pas trop comment et quand cela devra se passer car au niveau de l’Academie, nous savons bien que l’été il ne s’y passe pas grand-chose.

Mardi 26 fevrier

Severine, la maman de la famille francaise est venue tres gentiment nous telecharger des films. Il a plu dans la nuit mais rien a voir avec le deluge auquel nous avons droit ce matin. 

On se retrouve bientot avec plus de 10 cms d’eau tout autour du camping car, isoles avec nos invites a bord. On doit prendre les sacs plastiques pour marcher dans l’eau. 

Nous devrons changer d’emplacement pour en trouver un un peu plus au sec. En effet meme si la pluie cesse en fin de matinee, cela ne devrait pas mettre moins de 2 jours avant de secher. Les canards du camping eux sont ravis.

La connection internet Wi-Fi, peut-etre suite a l’orage, ne fonctionne pas vraiment ou par intermittence.

Le reste de la journee est une journee (1/2 en fait) d’ecole et lingerie.

Mercredi 27 fevrier

Aujourdhui, on va visiter Charleston. La ville la ou elle est actuellement a ete creee quelques 10 annees apres l’arrivee des premiers pionniers qui eux s’etaient a l’origine installes plus loin dans la riviere des 1670. 

Elle se situe sur une presquile, entouree de deux rivieres et defendue par le Fort Sumter a l’embouchure. La Caroline du Sud a été le premier Etat a faire Secession avec les Etats Unis fin 1860.  La prise du Fort par les confederes (ceux du sud) en 1861 a declenche, on va dire que c’est la goutte qui a fait deborde le vase, les hostilites qui ont abouti a la guerre civile ou de Secession entre les Etats du Nord et ceux du Sud.

Comme d’habitude on vise le Visitor Center du Centre ville pour essayer de se garer déjà et ensuite demander quelques infos.

Manque de chance le parking du visitor center est complet. Martina demande a quelqu’un dans le visitor center pour un parking proche mais cela ne donnera rien de mieux.  Du coup on poursuit la visite de la ville en camping car on descend Meeting Street jusque la pointe de la presqu’ile et on remonte sur East Bay Street. On essaye parfois une petite route pour voir si on ne voit pas un parking. Cette ville plus ancienne a des routes plus etroites qu’a l’accoutumee aux Etats-Unis. On finira sur un parking de supermarche, Harris Teeter Grocery, pas mal place, plus haut sur East Bay Street. Comme il est déjà midi 30 on decide de dejeuner dans notre camping car avant de partir pour une decouverte de la ville a pied cette fois.

Au niveau architecture, cette ville est vraiment tres belle. 

On a plusieurs quartiers, Francais et autres. 

On a de tres belles maisons, de petites rues calmes... Superbe. On a par rapport a Savannah remonte encore un peu plus loin dans le temps puisque les colons ont peuple ici des la seconde moitie du 17 ieme siecle. 

On croise le long de King Street de vieilles maisons de style Georgien est-il inscrit, des maisons avec des colonnes, bien style coloniales datant de la fin du 18 ieme siecle. 

On emprunte des chemins qui nous font passer par des jardins puis des mini-cimetieres qui aboutissent ensuite au pied d’egises anciennes. L’Eglise The Unitarian Church date des annees 1770 a 90. Cela devient interessant. 

Je dois faire la circulation afin d’ouvrir un passage pour une charrette tiree par deux mules aux cotes des autos venues attendre les eleves a la sortie de l’ecole. Les routes sont plus etroites, vous disais-je.

De retour au camping car, on s’arrete au Harris Teeter Grocery car on a vu de l’exterieur qu’ils semblaient avoir des produits frais, notamment en poissonnerie. Joli magasin, on achete du filet de Cabillaud, du saumon pour le repas defini par les enfants pour vendredi soir ainsi que le necessaire a Hot dog, plat principal du meme menu.

Jeudi 28 fevrier

Journee d’ecole au camping.Parties de foot pour se defouler.

Vendredi 1^ier mars

Pas mal d’arrivees aujourd’hui au camping.

A la fin de la journee d’ecole, on balade autour du lac pour se sortir un peu.

On fait en fin d’apres-mide une partie de foot avec les enfants. Un monsieur s’approche de moi et me demande si nous n’etions pas a Keaton Beach il y a quelques semaines. Je le reconnais. On les arencontres en effet a Keaton Beach, Floride, il y a un mois et demi. On se raconte nos trajets depuis la derniere fois que l’on s’est vu.

Repas des enfants : Ils ont voulu refaire l’entree  que l’on se fait parfois en France, a savoir le saumon cru marine au citron, gingembre frais et huiles d’olive.  En plat chacun un hot dog, toujours accompagne de sweet-relish, moutarde ou ketchup. 

En dessert on preparera une tarte pomme-poire sur un lit de Nutella.

Samedi 2 mars

Journee pas tres active. Quand je dis peu active, cela signifie qu’il faut tout de meme faire du menage, comme d’ailleurs un peu tous les jours, les vides, les enfants bouquinnent un peu. Internet ne veut plus fonctionner. Il nous faut trouver une connection.

Nous ferons ensuite les courses et acheterons une nouvelle paire de baskets a Maxime. 

Avec cela,  il va aller encore plus vite, c’est sur. Nous irons ensuite passer une bonne partie de l’apres-midi au Barnes et Nobles. Ces Barnes et Nobles sont une chaine de gigantesques librairies. Les enfants reprennent vite leur habitude de s’asseoir par terre et bouquiner pendant que nous faisons de meme de notre cote mais debout.

Nous rentrons en fin d’apres-midi au camping.

Au programme de notre cinema du samedi soir : le voyage de Chihiro. Film d’animation avec beaucoup de symbolique, des rencontres avec des esprits, bref conscience a la japonsaise comme on a pu le rencontrer lors de nos voyages la-bas. Beaucoup de questions des enfants bien entendu mais globalement un grand succes.

Dimanche 3 mars.

Nous visitons aujourd’hui Charles Town, nom donne a la ville en hommage au monarque Anglais de l’epoque Charles II.

Sur la route je m’arrete prendre quelques photos de Corvettes a vendre. Je souhaite en envoyer a mon garagiste a Marseille qui en possede une lui-meme et qui est excellent pour la renovation de carrosseries d’"anciennes". 

Ici a Charleston j’ai trouve de nombreux garages, neuf et occasion, un peu comme partout aux Etats-Unis, bien sur, mais aussi des concessionnaires Porsche ou Maserati ce qui est un peu moins frequent.

Des pionniers anglais ont été envoyes ici en 1669 pour fonder ce qui deviendra la colonie de Caroline du Sud. On a pris des anglais de differentes categories sociales pour ce faire. A la difference de ce que l’on a vu en Georgie (colonie plus recente puisque de 1733) on a de l'autre cote des financiers qui veulent un retour sur investissement. Le voyage fait un gros detour vers la Barbade, colonie anglaise a l’epoque tres riche de par la culture de la  canne a sucre et l’usage tres repandu des esclaves Africain. Les riches financiers Anglais veulent ainsi montrer a leurs "Colons" ce qu'ils attendent d'eux" et comme ils voudraient qu'ils travaillent. 

Lors de la seconde partie du voyage entre les Barbades et la Caroline du Sud, on n’oubliera pas de completer le chargement des navires a vec ce qu’il faut d’esclaves et servants.

Il faudra bien se rendre une fois encore a l’evidence : la non plus le terrain ne se prete pas a la culture intensive et surtout pas de ce que les financiers anlais bien installes a la Barbade avaient imagine. Les premieres annees donnent des resultats catastrophiques, surtout quand on connait le niveau de rentabilite des proprietes des Barbades qui permettait a leur heureux proprietaire de rentabiliser son investissement en trois annees seulement. Aujourd’hui encore, cela laisse reveur. Mais a quel prix humain ? En tous les cas, il n’en va pas de meme en Caroline du Sud et il faut changer plusieurs fois de technique pour trouver les cultures qui conviennent le mieux a ces zones chaudes et humides. On se tournera vers le riz par exemple. Moins rentable mais bone, cela fonctionne. Adieu plans de cotons ou de canne a sucre.

Dans leur entreprise, les colons seront bien aides par les indiens du coin qui verront en ces europeens des allies de choix contre d’autres tribus avec lesquelles ils sont regulierement en conflit.

Apres quelques annees, la colonie va se repartir different de l’’origine et Charleston telle qu’on la connait commencera a etre construite quelques 15 annees apres la ou elle se trouve actuellement. Quelques grandes plantations verront le jour le long de la riviere et plus encore au nord de la colonie originale.

Notre visite commence en debut d’apres-midi avec le zoo. Il a été desire ici reproduire ce que l’homme qui a debarque ici pouvait trouver comme animaux sauvages. 

On trouve des biches, des ours, des pumas, des bisons, des dindons (les « glouglous » d’Asterix et Obelix)

… Tout un tas d’especes qui ont tres rapidement disparu suite a l’arrivee de l’homme blanc. L’exemple le plus frappant quand on regarde une carte est celui des bisons presents en nombre sur une tres large bande partout en Amerique du Nord encore debut du 19ieme siecle et qui ont disparu a  plus de 90% en moins de 50 ans. Nous sommes-nous reellement calmes depuis ? Pas sur. Dernier exemple en date avec le dernier sommet qui se deroulait recemment a Bangkok,  Thailande et ou l’on avait l’occasion de faire cesser la chasse et le commerce de l’ours blanc. Mais non, on a recule, les canadiens vont donc pouvoir poursuivre leur commerce. Cela tue-t-il l’ours blanc plus que le rechauffement climatique et la reduction de son habitat, la banquise? Pas sur non plus.

On poursuit par le tour du parc, tres sympa jusque la reproduction d’un bateau comme on pouvait en trouver a l’epoque pour transporter des marchandises entre la colonie et les Barbades par exemple. 

Et dire que l’on affrontait l’Atlantique avec ce genre de navire !

Un raton laveur peu sauvage va occuper nos enfants un moment egalement.

On vous fait ensuite visiter des jardins a l’anglaise. 

Dans ces jardins on trouve de nouveau de belles allees de chenes, des camelias actuellement en fleurs. 

Etienne s’y est frotte le nez sans faire expres. 

Maxime y a lui trouve du coup un bon moyen de se faire des peintures de guerre.

Il fait toujours tres frais. 

Les avertissements contre les sauriens ne nous seront pas tres utiles. A l’accueil on nous a dit que ces derniers se prelacaient le mois dernier dans l’herbe.

De retour a l’accueil, on va croiser de jeunes Français, dont un marie a une Americaine. Il est de Montpellier mais vit a Charlotte,Caroline du Nord.

Nous rentrons au Camping apres une nouvelle halte chez Barnes et Noble acheter un livre que Martina avait vu hier.

Nous avons pour habitude non pas de prendre notre douche dans notre camping car pourtant equipe mais dans les douches du camping ou l’on sejourne. Lors de notre seance douche de ce soir, je me reconvertis un temps en garcon coiffeur avec un autre client qui me demande de l’aider pour se faire une coupe "branchee"…

On discute avec ce monsieur. Il reside ici dans une grande tente. On parle de Forrest Gump. Il me raconte ce film comme si cela était vrai. Je suis la confronte a la force de ce pays. Tout le monde sait que le personnage est fiction mais un americain va vous en parler comme d’un vrai heros avec tout ce qui lui arrive. Oui,  les americains ont cette foi qui fait de cette nation une nation incroyable. Meme quand tout va mal, on peut, on doit s’en sortir et seul.

Il n’y a qu’a voir le nombre de personnes qui vivent dans des mobil homes ou dans des camping cars aux Etats-Unis. Meme aussi enormes soient les camping cars, en France quelqu’un qui vit dans un camping y est quelque part contraint, ce n’est socialement pas valorisant. Ici, on vit dans un camping car on travaille temporairement dans une region, suivant votre contrat de travail. Si vous changez de region ou de travail, vous n’avez qu’a, tel l’escargot, transporter votre maison un peu plus loin. Et toujours tel l’escargot, quand la maison est devenue trop petite, on en change pour une un peu plus grande.

Comme le Barbecue, la vie en Camping car est un phenomene ici. Un etat d’esprit tres different, tres libre. Ils n’oublient cependant pas d’où ils viennent, leurs origines. 

Dieu est tres present dans tout cela egalement. Il n’y  a qu’a voir les parking des nombreuses eglises, catholique, Lutherienne, Baptiste... les mercredi soir, et pas seulement les week-end, c’est plein. Toujours les contradictions de ce pays si croyant, si ouvert mais adeptes par ailleurs de la self defense. Ai-je tout faux? On generalise certes, et il est tres difficile de parler d’un nation aussi facilement, avec toutes les specificites des Etats, ceux du Nord Est, du Sud, de l’Ouest, des grandes plaines. 

Allez, demain, c’est la Caroline du Nord et Wilmongton. Une ville plus discrete que Savannah ou Charleston mais tres jolie parait-il.